A l’instar du poème « LETTRE OUVERTE A CEUX QUI VIVENT DE L’ART... ET POUR L’ART », la chanson/poème écrite par Jean-Claude Pantel « HIPPOCRENE » s’intègre parfaitement à cette « Charte V.D.O.nienne » visant à recadrer l’Art dans l’optique unique d’un « Exercice d’État » propre à l’Oblativité (« Adonnement » à l'Espérance).
Ainsi, tel un don dû au geste « d’oboler », « LE VOYAGEUR DE l’ORAGE » s'offre, dans notre actuel désert de matérialité dont les nappes d'humeurs méphétiques furent viciées par nos mœurs dissolus, aux hommes et aux femmes désirant s’abreuver des flots du Vrai, comme l’étanchement d’une soif spirituelle qu’aucun élément perturbateur ne saurait rassasier.
En marge des mirages sensoriels, loin des sables de l’illusion tempêtant à travers les vents des ambitions personnelles, apparaît la clarté d’une Oasis de splendeur dans laquelle baigne et se meut la lumière de l’Immarcescible Vide Universel.
- « Et moi aussi, Voyageur ! Je veux boire… »
Esperluette.
HIPPOCRENE
Aurait-on osé sacrifier, dites-moi bien,
Rite du progrès, tout idéal sacro-saint ?
Le Styx excepté, quelle onde n'a donc pas dû
Se trouver souillée par mille et un détritus ?
Ces mots qui s'affolent, qu'en chanson je réfugie,
N'ont ni but, ni rôle de traiter d'écologie :
Ils viennent et déplorent que Muses aient pu déserter
La Source où encore, hier, Poètes s'inspiraient !
Toi Source ou Fontaine, qui esprit fécond rendis,
Sous nom d'Hippocrène, t'es-tu donc aussi tarie ?
J'oserais le croire, n'en déplaise à ces chansons
Ou autres histoires dont on berce nos saisons...
Dussé-je médire, chevaliers servants de l'Art,
En prenant ma lyre, je m'érige et vous crie gare !
Las de servitude et repus d'ingurgiter,
Sans prendre habitude, vos blasphèmes, vos déchets,
Je harangue "l'audience" qui, comme moi, vous subit :
Laissez au Silence soin de reprendre ses esprits !
L'époque se prête à ce que tout soit consommé,
Faisons donc nous fête d'avoir jusqu'alors digéré !
En pèlerinage, dès lors je vous convie :
Venez sans ambages retrouver où Source a jailli !
Et dessus la roche que Pégase fendit,
Sous blanches, noires et croches tisser odes et poésies...
Paroles et Musique : Jean-Claude PANTEL